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Intelligence artificielle, arme ultime

Intelligence artificielle, arme ultime

Nouveau champ de bataille des grandes puissances, l’intelligence artificielle au cœur de l’affrontement Chine-États-Unis.

Invité : Pascal Boniface, directeur Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de “Géopolitique de l’intelligence artificielle” (Eyrolles, 2021)

“Celui qui maîtrisera le domaine de l’intelligence artificielle deviendra le maître du monde”, affirmait en 2017 Vladimir Poutine. Le président russe a été parmi les premiers à exprimer les enjeux géopolitiques de ces bouleversements. Dans cette course à la toute-puissance numérique, la Chine et les États-Unis se disputent la suprématie sur le marché mondial. “Aussi bien Xi Jinping que Joe Biden savent très bien que celui qui maîtrisera l’intelligence artificielle et celui qui fera la course en tête aura un avantage compétitif stratégique majeur sur l’autre. Ce grand duel est l’évènement géopolitique pour les années à venir entre Pékin et Washington”, précise d’emblée Pascal Boniface, directeur de l’IRIS et auteur de “Géopolitique de l’intelligence artificielle”.

Aux États-Unis, le marché de l’intelligence artificielle (IA) devrait peser environ 90 milliards de dollars en 2025. Si la Silicon Valley et les GAFAM dominent encore largement le monde de l’innovation, la Chine entend devenir le nouveau leader du marché en 2030. Notamment grâce à des investissements massifs ordonnés par le président Xi Jinping et une jeunesse chinoise “qui ne compte pas les heures de travail et qui veut devenir riche contribuant ainsi à la puissance de son pays”, souligne Pascal Boniface.

Face aux ambitions chinoises, les États-Unis se cabrent. Washington a ainsi tenté d’interdire l’application chinoise TikTok ou empêcher la société Huawei de développer ses activités sur le sol américain. “Un véritable aveu de faiblesse de la part des États-Unis”, selon le directeur de l’IRIS. “Auparavant c’étaient les pays communistes qui interdisaient des éléments culturels occidentaux, de peur qu’ils ne pervertissent la jeunesse communiste chinoise ou soviétique”.

D’autres grandes puissances comme l’Inde ou la Russie sont également dans la course. En 2019, grâce à un décret présidentiel, le budget russe destiné à l’IA est passé de 1,3 à 6,1 milliards de dollars. Cette hausse s’inscrit dans la Stratégie Nationale pour l’intelligence artificielle en Russie. Israël se positionne également dans cette compétition mondiale. Le dernier exemple en date est le buzz mondial du site Deep Nostalgia, qui a séduit les internautes du monde entier en rendant vie à des photographies grâce à une technologie directement issue des services secrets israéliens.

Au sommaire:
– Intelligence artificielle: quels enjeux?
– Pascal Boniface: “Face à l’intelligence artificielle, il ne faut pas être alarmiste, mais vigilant”
– Comment la Chine tisse sa toile en Afrique
– Pascal Boniface: “Pour les Etats-Unis, l’intelligence artificielle représente une double menace, stratégique et technologique”
– Laisserons-nous l’IA révolutionner nos démocraties?
– Le destin tragique d’Alan Turing, père de l’intelligence artificielle

Le site de Géopolitis: http://geopolitis.ch​

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GAFAM, merci Covid

GAFAM, merci Covid

Plus puissants que jamais, les géants numériques sont-ils les nouveaux censeurs du web ? Invité : Alain Damasio, écrivain

Les GAFAM américains, qui forment l’acronyme de Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft, ont encore renforcé leur position dominante en pleine pandémie. L’écrivain Alain Damasio décrit l’emprise aliénante que ces géants technologiques exercent sur nous.

Cela fait déjà des années que les géants numériques sont sur le gril des États pour abus de position dominante. Début janvier, les voilà estampillés “nouveaux censeurs”. Twitter, Facebook, Youtube, Snapchat et d’autres, décident de suspendre tous les comptes de Donald Trump pour incitation à la violence, dans la foulée du discours qui a abouti à l’invasion du Capitole. Twitter a confirmé depuis l’exclusion définitive de l’ancien président, désormais privé de son outil de communication favori et de ses 88 millions d’abonnés.

Invité dans l’émission Géopolitis, l’écrivain français Alain Damasio questionne cette toute-puissance des GAFAM: “C’est eux les tuyaux. C’est eux qui intermédient nos rapports avec les présidents comme avec nos proches. À partir du moment où Facebook, Twitter, Instagram, etc. décident de bloquer un compte, tu es comme empêché de t’exprimer”.

Les GAFAM totalisent fin 2020 plus de 7500 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit à peu près l’addition du PIB du Japon et de la France. Au-delà de la puissance financière, les plateformes numériques disposent d’un pouvoir bien plus puissant que les médias traditionnels selon l’auteur. “Oui, pour moi, ils ont pris le pouvoir et ils ont même un pouvoir plus important que les gouvernements. Nos existences ont beaucoup plus changé par l’influence des GAFAM, que par des votes successifs. (…) L’impression que finalement le pouvoir politique est un peu mis de côté, ou qu’en tout cas, il ne modifie plus réellement la société”.

Alain Damasio s’inquiète particulièrement de l’absence de règles éthiques qui présideraient à l’action des plateformes: “Il n’y a pas de déontologie en réalité, ils agissent au coup par coup, selon les impacts médiatiques, selon sur la pression sociale, mais il y a pas du tout de règles. À partir du moment où il n’y a pas de règles éthiques, leur demander d’assurer la censure est un peu criminel.”

Depuis le début de la pandémie, et durant la campagne présidentielle américaine, Facebook et Twitter ont engagé une véritable chasse aux fausses nouvelles et aux contenus illégaux. Rien que pour Facebook, ils seraient pas moins de 35’000 à expurger la plateforme tous azimuts. Aux côtés des algorithmes, ces “nettoyeurs du web” traquent les contenus violents, haineux, pornographiques, les arnaques en tous genres. Et désormais en ligne mire: la désinformation autour du Covid-19 et ses vaccins. Trop tard pour certains, censure éhontée pour les autres.

Au sommaire:
– Les réseaux sociaux, entre modération et censure
– Alain Damasio: “Les géants numériques ont plus de pouvoir que les gouvernements”
– Les GAFAM totalisent plus de 7500 milliards de dollars de capitalisation boursière
– Alain Damasio: “Le désir de liberté est aujourd’hui inférieur aux besoins de sécurité”
– Au début du 20e siècle, le démantèlement des gigantesques trusts comme la Standard Oil

Le site de Géopolitis : http://geopolitis.ch​

#GAFAM​ #Covid​ #Censure

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